Introduction

Partant du constat qu’au niveau national, le pourcentage des rues portant un nom de femmes est nettement inférieur à celui des rues portant un nom d’homme, l'action « Affichons l'égalité » initiée par le Conseil national des femmes du Luxembourg vise à sensibiliser le la sphère politique ainsi que le grand public à augmenter la visibilité des femmes méritantes dans l’espace public.

Fortement engagée pour l’égalité des chances, la Ville a rejoint l’initiative en attribuant jusqu’au 31 mars 2025 à huit rues des dénominations symboliques faisant ainsi référence à des femmes méritantes d’horizons différents qui ont en commun d’avoir un lien particulier avec la ville de Luxembourg et d’avoir contribué à forger la place de la femme dans la société luxembourgeoise. Actuellement, le nombre de rues sur le territoire communal portant des noms de femmes s’élève à 54 contre 401 pour les rues portant un nom d’hommes ; un déséquilibre que la Ville souhaite réduire significativement dans les années à venir.

Les rues sélectionnées se trouvent toutes à proximité des lycées du quartier Limpertsberg, permettant ainsi de sensibiliser les jeunes lycéens qui sont nombreux à emprunter ces rues au quotidien.

La Ville de Luxembourg, résolument tourné vers un avenir plus égalitaire, reconnaît que l’égalité des femmes et hommes, des filles et des garçons, constitue un droit fondamental et que la prise en compte des discriminations multiples et obstacles est une nécessité pour assurer l’égalité des chances dans tous les domaines de la vie. Pour faire avancer l’égalité des femmes et des hommes, la Ville s’est dotée d’un plan d’action pluriannuel guidant la mise en œuvre de la politique communale en la matière et se base sur la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale. Afin de mener à bien cette mission au quotidien, la Ville est soutenue par la chargée à l’égalité, qui est un garant d’une politique d’égalité structurée et durable, ainsi que par la Commission consultative pour l’égalité entre femmes et hommes.

Organisateur/Organisatrice(s) :

Rue Netty Probst

Rue des Cerisiers -> Rue Netty Probst

Netty Probst (1903-1990)

Netty Probst prête serment en tant qu'avocate en 1927, à l'âge de 24 ans. Lorsque les magistrats de la Cour suprême refusent de I'admettre dans la Chambre des avocats parce qu'elle est une femme, ses collègues refusent de prêter serment par solidarité jusqu'à ce que cette décision négative soit annulée.

Netty Probst se spécialise dans les divorces, qui sont rares à cette époque, et surtout dans les délits commis par des femmes. En 1939, elle s'occupe de la cause des institutrices mariées. Une institutrice, qui a été rapidement licenciée après son mariage, fait appel devant la commission des litiges du Conseil d'État. Netty Probst s’occupe de sa défense. Et en effet, dans son jugement du 26 avril 1939, le conseil d'Etat déclare le licenciement de l’institutrice comme illégitime.

Rue Marcelle Dauphin

Rue Nicolas Liez -> Rue Marcelle Dauphin

Marcelle Dauphin (1893-1976)

Marcelle Dauphin a été la première dentiste à Luxembourg. Elle a ouvert son cabinet rue Notre-Dame à Luxembourg-Ville en 1922. Dans le Mémorial du Grand-Duché de Luxembourg du 17 février 1940, elle figure sur la liste générale des personnes autorisées à exercer une branche de l'art de guérir ou une profession qui s'y rattache.

Rue Dr. Louise Welter

Rue Guillaume Schneider -> Rue Dr. Louise Welter

Dr. Louise Welter (1897-1999)

Louise Welter est née le 15 octobre 1897. Au cours de sa formation, elle a passé trois examens médicaux : Médecine générale, Chirurgie et Obstétrique et a obtenu son diplôme de médecine en novembre 1923. Louise Welter est ainsi la première femme médecin au Luxembourg.

En juillet 1926, elle devient médecin scolaire de la ville de Luxembourg. Comme le poste venait d'être créé, tout était encore à construire. De plus, elle a introduit des cours de gymnastique orthopédique. Allant des vaccinations à la malnutrition des enfants, Louise Welter se bat sur tous les fronts.

Rue Marie-Élisabeth d'Autriche

Rue Henry VII-> Rue Marie-Élisabeth d'Autriche

Marie-Élisabeth d'Autriche (1680 – 1741)

Après que le prince Eugène a quitté son poste de gouverneur en 1725, l'archiduchesse Marie-Elisabeth, âgée de 45 ans, a été a été nommée gouverneur des Pays-Bas autrichiens avec siège à Bruxelles.

De 1717 à 1797, les Pays-Bas du Sud, dont le territoire correspond à peu près à l'actuelle Belgique et au Luxembourg, ont fait partie de l'Autriche.

Allée Laure Koster

Allée Scheffer -> Allée Laure Koster

Laure Koster (1902-1999)

Laure Koster est née à Luxembourg ville. En juillet 1924, elle est la première femme luxembourgeoise (avec Renée Brasseur) à représenter le pays aux Jeux Olympiques de Paris dans sa discipline, la natation (200 mètres brasse). Elle s’est qualifiée pour la finale en deuxième place ; en finale, elle sera 6e sur 15 concurrentes internationales. 

Elle s’est par la suite retirée de la compétition sportive et a s’est lancée dans une carrière de musique, comme violoncelliste, pianiste et saxophoniste. Elle a joué notamment comme accompagnatrice au cinéma et à l’orchestre de la TV RTL.

Boulevard Yvonne Useldinger-Hostert

Boulevard Emmanuel Servais -> Boulevard Yvonne Useldinger-Hostert

Boulevard Yvonne Useldinger-Hostert

Yvonne Useldinger-Hostert est une politicienne luxembourgeoise, connue pour sa résistance au nazisme.  En 1937, à 16 ans, elle rejoint les Jeunes Socialistes et s’exprime publiquement contre la « loi muselière » en mai de la même année. L’année d’après, elle rejoint le Parti Communiste luxembourgeois.

Deux ans plus tard, elle se marie avec un membre de la résistance luxembourgeoise. En 1941, la Gestapo l’arrête mais la libère, manquant de preuves pour l’inculper. Arrêtée avec sa famille un an après alors qu’elle était enceinte, elle accouche à la prison de Trèves, puis sera déportée en 1943 à Ravensbrück, camp de concentration où elle rejoindra la résistance interne du camp, tout en étant astreinte à des travaux forcés. Elle documente cette période en écrivant un journal, qui a été récupéré après la guerre.

En 1945, elle fond l’Union des Femmes du Luxembourg (UFL) avec d’autres femmes et restera engagée pour des causes sociales.

Place Marguerite Kellen-Lorang

Place Auguste Laurent -> Place Marguerite Kellen-Lorang

Marguerite Kellen Lorang (1841-1922)

Marguerite Kellen-Lorang est une sage-femme pionnière du Luxembourg. Après avoir étudié à l’hôpital de maternité Port-Royal, elle devient sage-femme en 1862. A partir de 1868, elle enseigne la maïeutique (art de l’accouchement) et propose à ses étudiantes de loger chez elle.

Luxembourg-ville comptait 21 sage-femmes en 1882. En raison de son mariage en 1872, elle ne peut devenir sage-femme supérieure à la maternité, mais reste cependant dédiée à son métier toute sa vie et aide à fonder l’Association luxembourgeoise des sage-femmes en 1919.

Avenue Emma Weber-Brugmann

Avenue Joseph Sax -> Avenue Emma Weber-Brugmann

Avenue Emma Weber-Brugmann

Née en 1877, elle grandit dans la région de la vallée du Rhin en Allemagne. Son père travaille pour Adolf de Nassau, le futur Grand-Duc du Luxembourg. Emma Brugmann suit l’Ecole normale d’institutrices, puis perfectionne son français et son anglais lors de séjours à l’étranger avant d’enseigner à Wiesbaden. En 1900, elle publie son premier texte littéraire sous un pseudonyme (Eine Freundin).

Après son mariage en 1904 avec l’écrivain Batty Weber, elle s’implique dans les cercles littéraires du Luxembourg. Elle co-fonde l’Association pour les intérêts de la femme en 1906. Dès 1905, elle est présidente de l’Office international pour la protection des jeunes filles de Genève, pour laquelle elle organise des transports d’enfants vers la France pendant la première Guerre Mondiale. En 1933, elle fonde le magazine « Die Luxemburgerin », espace d’expression pour des femmes engagées.

Elle traduit plusieurs textes du français vers l’allemand. Après la mort de son mari en 1940, elle écrira deux livres sur lui.