Rapport analytique
Retransmission en direct de la séance
Accès aux bâtiments scolaires à Luxembourg-Ville
QUESTION PAR MADAME CHRISTA BRÖMMEL
Les médias ont rapporté un cas d’agression sexuelle dont une élève est devenue victime à l’école fondamentale de Hesperange début octobre. L’auteur présumé avait pu entrer dans le bâtiment scolaire sans être dérangé et s’était rendu dans les toilettes, où il a agressé sexuellement une fille. Dans quelle mesure les règles d’accès aux bâtiments scolaires permettent de prévenir de telles infractions sur le territoire de la capitale ? Ces règles sont-elles identiques pour tous les bâtiments scolaires ? Est-ce qu’il y a déjà eu des situations où des personnes non autorisées ont réussi à accéder à un bâtiment scolaire de la Ville ? Dans l’affirmative, comment ces situations ont-elles été gérées et quelles ont été les conséquences ?
Lors d’une récente conférence organisée par Inter-Actions sur les agressions sexuelles envers les enfants, l’importance des connaissances sur les stratégies des auteurs, les mesures de prévention et les concepts de protection a été abordée. Quelles mesures de sensibilisation aux violences sexuelles existent pour le personnel communal des écoles et des foyers scolaires ? Quelles mesures de protection sont en place dans les cours de récréation ?
En principe, la surveillance devrait être assurée 10 minutes avant et après les cours. Or, il semble que cela ne fonctionne pas de façon optimale dans toutes les écoles et que certains surveillants se tiennent près de la porte d’entrée de l’école au lieu de faire le tour de la cour de récréation. Cela préoccupe les parents, qui restent souvent à l'école jusqu'à 8h05 ou 8h10 pour s'assurer que rien n'arrive à leurs enfants pendant que ces-derniers attendent le début des cours dans les endroits de la cour de récréation désignés dans le cadre des mesures de lutte contre la pandémie. Quelles sont les règles de conduite en vigueur ? Ces règles sont-elles respectées dans tous les bâtiments ?
REPONSE DE MADAME L'ECHEVIN Colette MART
La nouvelle de l’incident de Hesperange a préoccupé l’ensemble du collège échevinal. En principe, une telle situation où une personne pédophile qui a réussi à accéder au bâtiment peut rencontrer un enfant seul dans les toilettes ne peut se produire que pendant les heures de classe ou à la fin des heures de classe, quand il n’y a personne d’autre dans le bâtiment. Comme l’a souligné Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale – il y a beaucoup de va et vient dans les écoles à d'autres moments (enfants, enseignants, artisans, personnel de nettoyage, etc.).
À Luxembourg-Ville, les portes de l’école sont fermées à clé à 9 heures pour le cycle scolaire 1 et à 8 heures pour les autres cycles. Le concierge ouvre la porte aux enfants qui arrivent en retard. Il n’existe pas de règlement d’accès unique pour toutes les écoles de la Ville : ce sont les comités d’écoles respectifs qui fixent les règlements d’accès.
Selon des articles de presse, l’auteur présumé de l’incident de Hesperange avait déposé un enfant à l’école et s’était ensuite caché. Il paraît qu’il n’y a pas eu de dispositions à Hesperange prévoyant le verrouillage des portes d’accès à partir d’une certaine heure.
À Luxembourg-Ville, les parents et autres accompagnateurs ne peuvent accéder aux bâtiments scolaires que pendant le premier trimestre. Les bâtiments scolaires de la Ville ont plusieurs entrées. Pendant la pandémie, les portes ont été ouvertes de temps en temps pour la ventilation. Les parents n’étaient pas autorisés à accéder aux bâtiments scolaires. Beaucoup de gens portaient des masques ces derniers temps, tout le monde ne se connaît pas et il y a également des intervenants d’autres services communaux dans les écoles. Il doit toujours y avoir un portier dans le bâtiment principal. Le fait que le portier doive ouvrir la porte aux retardataires à partir de 8 ou 9 heures permet un contrôle efficace. La Ville est en train de mettre en place un système uniforme d'ouverture et de fermeture automatique des portes avec caméras de surveillance pour tous les bâtiments scolaires. Ce système n’est pas encore en place dans tous les bâtiments scolaires.
L’introduction d’une réglementation uniforme pour toutes les écoles de la Ville serait souhaitable. Ce point sera analysé par la Cellule juridique, le Service Maintenance et le Service Sécurité.
Il n’y a jamais eu de cas tragique à Luxembourg-Ville comme à Hesperange.
Une sensibilisation contre les agressions sexuelles se fait dans les écoles de la Ville dans le cadre de l’éducation sexuelle. Le Service Médecine scolaire est le point de contact pour les cas d’agressions sexuelle, que les cas se soient produits à l'école ou en dehors. La Ville prend cette question très au sérieux. Un dépliant a été élaboré il y a quelques années pour fournir aux parents et aux enseignants des informations sur la manière de constater que les enfants ont été victimes d’agressions sexuelles. Le collège échevinal prévoit de lancer une nouvelle campagne de sensibilisation à l’attention des enseignants et des éducateurs. Il convient d'insister, dans le cadre de l'éducation sexuelle, sur le fait que les enfants ne se laissent pas toucher par des inconnus.
Mise en œuvre du nouveau concept pour l’aménagement de la place de l’Étoile
QUESTION PAR MONSIEUR Guy FOETZ
Un nouveau concept pour l’aménagement de la place de l’Étoile avait été présenté en date du 15 septembre 2020 par des développeurs et propriétaires privés, dont le fonds souverain « Abu Dhabi Investment Authority » (ADIA). Or, une autre année s’est déroulée sans que le conseil communal n’ait été saisi d’un nouveau projet d’aménagement particulier (PAP).
Un premier PAP date de 1992 et un deuxième de 2010. Il est intolérable que quelques 3 hectares de terrains à proximité immédiate du centre-ville restent en friche sans que la Ville n’intervienne, alors que la population se trouve confrontée à une crise de logement sans précédent. Quel est l’état d’avancement du projet présenté en septembre 2020 ? Un nouveau PAP est-il sur le point d’être présenté au conseil communal ?
Considérant la non-affectation à la construction de terrains non bâtis dans les zones destinées à être bâties, définies par le PAG de la Ville depuis des années, le collège échevinal compte-t-il enfin mettre en œuvre les moyens offerts par la loi du 19 juillet 2004 sur l’aménagement communal et le développement urbain ? Je voudrais rappeler que ces moyens vont d’une demande de remembrement ministériel à une demande d’expropriation pour cause d’utilité publique en passant par la perception d’une taxe annuelle de non-affectation à la construction.
REPONSE DE MADAME LE BOURGMESTRE LYDIE POLFER
L’élaboration du PAP relatif au nouveau concept pour l’aménagement de la place de l’Étoile avance très bien. Il présuppose une coordination entre de très nombreuses institutions (services de la Ville et instances étatiques). Les promoteurs privés, mais aussi le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, M. François Bausch, avaient assisté à la présentation du projet en 2020. Le projet comporte une modification du tracé des routes et prévoit la prolongation du tracé du tramway jusqu’au Centre hospitalier de Luxembourg (CHL). Il s’agit de trouver des réponses à de nombreuses questions d’ordre organisationnel et financier. Un parking pour autobus est prévu, étant donné que la place de l’Étoile jouera le rôle de gare périphérique et que les autobus municipaux assureront les liaisons avec les quartiers résidentiels. L’étude environnementale est sur le point d’être finalisée. Le collège échevinal et les services communaux espèrent pouvoir soumettre le PAP avant la fin de l’année 2021, ou au plus tard au début de l’année 2022. Il s’agit d’un très beau projet, et je voudrais remercier d’ores et déjà tous les acteurs impliqués.
Aménagement de la rue Anatole France à Bonnevoie et des connexions cyclistes de Bonnevoie à la Gare
QUESTION PAR MONSIEUR François BENOY
Les travaux de réaménagement de la rue Anatole France (entre la rue Jean-Pierre Pier et la cité jardinière) venaient de commencer au moment où j’avais posé la présente question, mais il n’était pas encore possible de savoir à quoi ressemblerait le futur aménagement. La construction de nombreuses nouvelles résidences sur le plateau de Bonnevoie comporte des défis au niveau de la mobilité. Quels aménagements sont prévus pour la mobilité douce ? A-t-on prévu une piste cyclable en site propre ? Quelle sera la largeur des trottoirs ? Comment le collège échevinal compte-t-il connecter cette nouvelle partie du quartier de Bonnevoie avec la Gare et le centre-ville de manière sûre et confortable pour les cyclistes ? À en juger par l’état actuel des travaux, une route droite avec de nombreux emplacements de stationnement y sera créée. Comment le collège échevinal compte-t-il améliorer les liaisons cyclistes entre le plateau de Bonnevoie et le centre-ville ?
REPONSE DE MONSIEUR L’ECHEVIN Patrick GOLDSCHMIDT
Les aménagements au niveau de la rue Anatole France respectivement de la rue Jean-Pierre Pier sont effectués en vue de relier les nouveaux PAP aux infrastructures publiques. La rue Anatole France est classée en zone 30. Les zones 30 fonctionnent selon le principe de la cohabitation entre les cyclistes et les automobilistes, de sorte qu’aucun aménagement spécifique à l’attention des cyclistes n’y est nécessaire. Il n’y aura pas de trafic de transit puisque la rue Anatole France se termine en cul-de-sac.
Les trottoirs auront une largeur variant entre 2 et 3 mètres.
Après son réaménagement, la rue Anatole France comportera des chicanes à différents endroits et des emplacements de stationnement de part et d’autre de la chaussée. Une partie de ces emplacements seront aménagés de manière à ce qu’il y ait des déports latéraux, de sorte que la ligne droite est interrompue et que les automobilistes sont contraints de réduire leur vitesse.
Pour se rendre du plateau de Bonnevoie à la Ville-Haute, les cyclistes peuvent soit utiliser la piste cyclable PC 1 longeant l’Alzette et utiliser l’ascenseur du Grund, soit traverser les zones 30 du quartier de Bonnevoie, avec la Rocade de Bonnevoie comme seul petit obstacle, pour se rendre au centre-ville par le Viaduc ou par le Pont Adolphe.
Des mesures provisoires, comme p.ex. des feux de signalisation pour cyclistes, des tourne-à-droite ou des rues cyclables, sont en train d’être analysées pour une série d’endroits sur le territoire de la Ville, dont également certains endroits dans le quartier de Bonnevoie. Des propositions afférentes seront soumises au collège échevinal au cours des semaines prochaines.
La mise à disposition d’un lieu de création pour le CEPA (Centre pour la création des arts a.s.b.l.)
QUESTION PAR MADAME Claudie REYLAND
La Ville soutient de nombreuses activités culturelles et multiculturelles. Or, il est est important que les citoyens aient non seulement accès à la culture pour la « consommer », mais qu’ils aient également accès à la création afin que le dialogue interculturel et intergénérationnel soit stimulé. Le CEPA (Centre pour la création des arts), connu également sous le nom de « Summerakademie », existe depuis plus de 40 ans et est un acteur reconnu et compétent dans le secteur des animations culturelles et de l’éducation artistique parascolaire. Le CEPA est actuellement logé dans le bâtiment « Carré ». Il paraît qu’il devra quitter ces lieux en juillet-août 2022 et qu’il n’a pas encore trouvé de lieu adéquat où il pourra poursuivre ses activités. Le CEPA a-t-il contacté le collège échevinal afin d’être assisté lors de la recherche d’un nouveau site ? Le collège échevinal estime-t-il qu’une association telle que le CEPA doit avoir sa place sur le territoire de la Ville ? Le collège échevinal estime-t-il qu’il est important de stimuler la créativité des jeunes et des moins jeunes sur le territoire de la Ville ? Est-il conscient que la créativité artistique est un moyen important pour entamer une discussion interculturelle et pour favoriser ainsi l’intégration sociale, interculturelle et inclusive dans la société ? Le collège échevinal estime-t-il qu’il a un rôle important à jouer pour le maintien de tels lieux de création sur le territoire de la Ville, p.ex. en mettant à disposition un bâtiment ?
REPONSE DE MADAME LE BOURGMESTRE LYDIE POLFER
La Ville est bien consciente de la valeur de la culture en général et du CEPA en particulier. Le collège échevinal actuel et tous les collèges échevinaux antérieurs ont toujours soutenu le CEPA. Le subside annuel s’élève à 15.000 euros depuis l’année 2016. Le CEPA a contacté la Ville pour trouver un nouveau bâtiment, mais jusqu’à présent, aucun site approprié remplissant toutes les conditions requises au niveau de la salubrité et de la sécurité n’a été trouvé.
Il est important pour nous d'encourager la créativité et nous soutenons toutes les initiatives qui vont dans ce sens. La Ville propose un large éventail d’offres culturelles, qu’il s’agisse des théâtres, du Conservatoire, des Rotondes ou des deux musées de la Ville de Luxembourg. La Villa Vauban organise par exemple des activités pédagogiques pour enfants lors de chaque exposition. Le « Future Lab » du Théâtre a également comme objectif de développer la créativité.
Il y a également des activités culturelles qui se développent dans des locaux privés, comme le projet « Hariko », par exemple. Or, il arrive que les locaux privés en question ne soient plus disponibles à un moment donné. Il est alors souvent difficile pour la commune de trouver des locaux de remplacement. Si l'occasion se présentait de mettre à disposition d'autres locaux pour encourager la créativité, nous le ferions. Un projet dans ce sens sera également réalisé dans l’ancien abattoir à Hollerich. Les services communaux continuent de rechercher de nouveaux locaux pour le CEPA. D’ailleurs, il y a de fortes chances que le CEPA ne doive pas quitter ses locaux actuels en été 2022, et la Ville agira également en ce sens.
Accès à la cour de récréation de l’école fondamentale Demy Schlechter
QUESTION PAR MADAME Christa BRÖMMEL
Selon le site web de la Ville, la cour de l’école primaire Demy Schlechter - tout comme d’autres cours de récréation - est censée être accessible au grand public en-dehors des heures de classe. Or, pendant les longues journées d’école (lundi, mercredi, vendredi), les enfants non-inscrits au foyer scolaire de cette école ne peuvent utiliser la cour de récréation que s’ils restent directement sur place après la fermeture de l’école à 16 heures, étant donné que la cour de récréation est ensuite fermée par des portes automatiques et n’est plus accessible qu’aux enfants du foyer scolaire. L’association des parents d’élèves de l’école avait déjà demandé que l’accès à la cour de récréation soit garanti pour tous les enfants.
Le collège échevinal peut-il confirmer que depuis le début de l’année, cette cour de récréation ne peut être utilisée que jusqu’à 18 heures, alors que selon les informations figurant sur le site web de la Ville, les cours de récréation sont censés être ouvertes jusqu’à 22 heures d’avril à octobre, et jusqu’à 18 heures de novembre à mars ? Pour quelle raison la cour de l’école Demy Schlechter n’est pas ouverte à tous les enfants ? Qui décide des heures d’ouverture et des restrictions d’accès d’une aire de jeux qui dérogent à la règle générale ? Est-ce que toutes les parties concernées ont été entendues dans cette affaire ? Le collège échevinal est-il d’avis que les infrastructures de jeux doivent être accessibles à proximité du domicile afin de favoriser l’autonomie et l’indépendance des enfants ? Est-ce que toutes les possibilités ont été explorées pour ouvrir le terrain de jeux Demy Schlechter à tous les enfants après les heures de classe, qu’ils fréquentent ou non le foyer scolaire ? La fermeture automatique des portes pourrait-elle être activée seulement après 18 heures ou 22 heures ? Les services d’ « À vos côtés » pourraient être utilisés pour intervenir lorsque des visiteurs non autorisés s’installent dans la cour de l’école pendant les heures d’ouverture normales.
REPONSE DE MADAME L'ECHEVIN Colette MART
Mon prédécesseur, Madame Viviane Loschetter, a ouvert les cours de récréation à tous les enfants du quartier, également en-dehors des heures de classe. Il s’agit d’une idée sympathique et sensée dans la mesure où elle permet aux enfants de jouer dans un endroit plus sûr que sur le trottoir et que les cours de récréation sont intégrées dans la vie du quartier. La Ville a reçu de nombreuses réclamations de la part de parents et d’enseignants, étant donné que des objets de toute sorte (cigarettes, préservatifs, déchets, etc.) ont été trouvés dans les cours de récréation. Pourtant, nous avons décidé de laisser ouverts les cours de récréation, mais de les faire nettoyer plus souvent.
La situation dans la rue Demy Schlechter est spécifique dans la mesure où la cour de récréation est également utilisée comme espace de jeux extérieur du foyer scolaire. Il n’est pas facile de surveiller constamment tous les recoins de la cour et voir quels enfants de quel âge se trouvent dans la cour à un moment donné.
Le règlement actuel a été élaboré en concertation avec tous les acteurs concernés (parents, personnel enseignant et personnel du foyer scolaire). Il avait été envisagé de prévoir des contrôles par des agents municipaux. Il y a eu des craintes que les enfants plus jeunes ne soient pas assez en sécurité lorsque des enfants plus âgés ont accès à la cour. La question de la responsabilité a également été soulevée, étant donné que le personnel du foyer scolaire doit être attentif aux enfants du foyer scolaire. C’est pourquoi il a été décidé il y a des années que l’école Demy Schlechter constitue un campus fermé, que les enfants inscrits au foyer scolaire peuvent y séjourner après l’école, tout comme les enfants qui veulent jouer dans la cour immédiatement après les heures de classe.
Après les graves incidents qui ont eu lieu à Bonnevoie et à Hesperange, il s’agit de trouver un équilibre entre les possibilités de jeu et les considérations de sécurité. La solution retenue pour l’école Demy Schlechter constitue la meilleure solution pour tous les acteurs impliqués.