Constructions du réel - Leçon 4

Lundi, le 31 mai 2021

Ciné-conférence

Leçon 4 : PARTICIPATION & PERFORMANCE

Par Frédérique Berthet (romancière, essayiste et maître de conférences
en histoire et esthétique du cinéma, Université de Paris)

Ciné-conférence ponctuée d’extraits de films | en langue française | 60’

En 1960, le générique de fin de Chronique d’un été mentionne les ’participants’ au film : liste d’individus identifiés par leur seul prénom, et parfois regroupés par catégories – ouvriers, étudiants, employés, artistes, anonymes tels ces ‘inconnus rencontrés dans la rue’ –, tandis qu’en coulisse, dans des rushs non montés, les co-réalisateurs J. Rouch et E. Morin amorcent une 'disputatio' : est-ce réussite ou échec de leur recherche de la vérité des sujets que d’avoir fabriqué in fine des ’vedettes’, des ‘stars’ ? Les cinéastes s’impliquent parfois jusqu’à être présent.e.s (tout en restant parfois invisibles) à l’écran. Ils ou elles se mettent en scène autant qu’ils/elles invitent les participant.e.s à affirmer leur part d’agentivité – leur être acteur –, conduisant ainsi l’épopée documentaire aux bords de la fiction. Pour le plus grand plaisir des spectateurs ?

Film-phare

La conférence est suivie de la projection du film-phare :

► Chronique d'un été

France | 1961 | vo | 90’ | De : Jean Rouch & Edgar Morin

En été de l’année 1960, Jean Rouch et Edgar Morin parcourent les rues de Paris en posant une seule question : ‘Êtes-vous heureux ?’ Marceline, une ancienne déportée, Mary Lou, dactylo, Landry, étudiant noir, Angelo, ouvrier chez Renault, Jean-Pierre, étudiant en philo, etc., acceptent de répondre… 

Jean Rouch fut l’un des plus fervents défenseurs du cinéma ‘dans la rue’, accessible à tous, un cinéma qui cherche la vérité ‘objective’ et ‘subjective’, qui va au cœur des problèmes de chaque société. Chronique d’un été, première expérience du genre en France, en est un bel exemple.