Voir le cinéma avec Hitchcock - Leçon 4 : Femmes

La première image qui vient à l’esprit quand on rapproche Hitchcock du sujet ‘femmes’ est celle de la ‘blonde Hitchcockienne’, d’une beauté glaciale à la sensualité d’autant plus dangereuse qu’elle est cachée. On pense à Grace Kelly dans Fenêtre sur cour, Kim Novak dans Vertigo ou Tippi Hedren dans Les Oiseaux et Marnie. Au-delà de cet archétype, les films d’Hitchcock constituent un terrain particulièrement fertile pour une étude de la représentation du genre et de la sexualité à l’écran. En effet, Hitchcock est au cœur de la théorie féministe du cinéma puisque c’est en grande partie à partir de ses films que Laura Mulvey élabora en 1975 la théorie du male gaze (regard masculin – de la caméra, du héros et du spectateur) qui selon elle ‘oscille entre voyeurisme et fascination fétichiste’ envers les personnages féminins. Dans cette conférence, je chercherai à montrer la richesse et les ambigüités du ‘maître du suspense’ dans sa représentation des personnages féminins ainsi que son utilisation de stars telles que Joan Fontaine, Ingrid Bergman et Grace Kelly. Il sera aussi question d’une femme restée longtemps dans l’ombre et pourtant au rôle primordial en tant que sa plus proche collaboratrice, à savoir l’épouse d’Hitchcock, Alma Reville.