27 | 03 à 19h00

Ciné-conférence

Leçon 3 : Subjectivité
Regard-caméra, voix off et caméra subjective : un monde à la première personne

Par Mathias LAVIN (professeur en études cinématographiques, Université de Poitiers) | ciné-conférence ponctuée d’extraits de films | en langue française | 60’

La conférence est suivie d'un interlude "snack & drink" et de la projection de Close-Up. 

Apparu comme moyen de saisir les apparences du monde d’une manière objective, le cinéma n’en permet pas moins l’expression d’un point de vue, voire d’une subjectivité. Soulignant la présence d’un corps filmé en position d’adresse vers un public virtuel, le regard-caméra s’inscrit d’abord dans la continuité d’une forme spectaculaire héritée de la scène. Le développement des formes narratives en a restreint l’usage pour flatter l’immersion fictionnelle mais ses manifestations, bien que discrètes, restent nettement identifiables : retour d’un mode « attractionnel » dans certains genres (par exemple la comédie musicale), volonté artistique ou politique d’interroger les codes dominants ou d’inviter le spectateur à la réflexion (les films de Godard dans la seconde moitié des années 1960), ou encore trait stylistique (chez Ozu), les utilisations s’avèrent variés à travers l’Histoire du cinéma. Quand ils reposent sur un récit, les films posent la question du point de vue dans un héritage à la fois romanesque et pictural. Comment associer alors l’objectivité photographique, une pluralité de personnages et un point de vue privilégié ou singulier ? Ce problème peut trouver des réponses diverses dont la caméra-subjective demeure un exemple limite et, à ce titre, révélateur. Par ailleurs, dans un art audio-visuel comme le cinéma, le son joue à l’évidence un rôle majeur pour indiquer ou souligner point de vue et émotion d’un personnage ou d’un individu. La voix-off devient ainsi un opérateur déterminant dans la constitution d’une subjectivité à l’écran.

Film-phare

Close-Up

Nema-ye Nazdik Iran 1991 | vostang | 94’ | De : Abbas Kiarostami | Avec : Mohsen Makhmalbaf, Abolfazi Ahankhah

Kiarostami élabore avec sensibilité, esprit critique et humour une réflexion passionnante sur le cinéma, la création et la recherche d’identité.

Autres films-clés illustrant « Subjectivité »

02 | 04 à 20h00 : Lady in the Lake | USA 1947 | Robert Montgomery

09 | 04 à 20h00 : La Cité des femmes La Città delle donne | Italie 1980 | Federico Fellini

16 | 04 à 20h00 : Sans toit ni loi France 1985 | Agnès Varda

23 | 04 à 20h00 : Being John Malkovich USA 1999 | Spike Jonze