Leçon 10 : Au-delà : Lynch

Lundi 02 juillet 2018 à 19h00

10 auteurs pour 10 idées du cinéma

Leçon 10 : AU-DELÀ : LYNCH 
Ou comment le cinéma nous prouve qu’un seul monde ne suffit pas.

Par Dick Tomasovic (professeur en théories et pratiques du cinéma et des arts du spectacle, Université de Liège)
Ciné-conférence ponctuée d’extraits de films | en langue française | 60’

Conférence suivie de l'examen final, d'un interlude gastronomique et de la remise des diplômes

« Dans une récente interview octroyée aux Cahiers du cinéma (décembre 2017), David Lynch articule sa démarche artistique à sa pratique de la méditation transcendantale: ‘Le monde est ce qu’il est, comme un film est ce qu’il est. Chaque image est la même. Mais chacun la perçoit à sa façon. Le monde est tel que vous êtes.’ Trop souvent réduit à une atmosphère onirique, un jeu sensoriel ou un univers énigmatique, le cinéma de Lynch n’est ni une formule, ni une idée, ni même un monde. David Lynch, dont le cinéma n’est par ailleurs que l’une des dimensions de son travail artistique, se situe à l’opposé des cinéastes faiseurs de monde, contrôlant parfaitement leur création comme une matrice imaginaire qui emprisonnerait le spectateur. Au contraire, les films de Lynch ne cessent, de Eraserhead à la saison 3 de Twin Peaks, en passant, entre autres, par Blue Velvet, Lost Highway ou Mulholland Drive, de nous dire que le monde ne (se) suffit pas et que les idées viennent à la rencontre du spectateur comme autant de propositions de nouvelles constellations à visiter. Dès lors, il ne s’agit pas de déchiffrer l’univers de David Lynch (un acte inéluctablement vain), mais bien d’envisager les mondes au-delà du monde représenté : des mondes oubliés, des mondes rêvés, des mondes sous-entendus ou des mondes souterrains. Des mondes qui sont comme nous sommes. »

Mulholland Drive

USA 2001 | vostf | 147’ | c | De : David Lynch | Avec : Naomi watts, Laura Harring, Justin Theroux

Une jeune femme perd sa mémoire dans un accident d’automobile et se réfugie dans un ensemble résidentiel d’Hollywood…

Un extraordinaire jeu de piste et une vertigineuse traversée des miroirs. Un film schizo et parano, grisant et vénéneux, qui fait un mal monstre et une bien fou.