Lu 20 | 01 à 19:00

Ciné-conférence

LEÇON 0 : ART
DE LA MUSIQUE AU CINÉMA : LE MOTIF AU SERVICE DE L’ART

Par Jacques AUMONT (Professeur émérite et directeur d’études, retraité, EHESS Paris)
Cine-conference ponctuee d’extraits de films | en langue francaise | 60’

Le cinéma, art du motif : proposition pour le moins originale, dans son évidence même. Le motif, c’est ce qui pousse à agir, et nous donne une raison de faire telle ou telle chose ; mais c’est aussi un morceau d’une œuvre de l’esprit, qui peut s’y répéter, et y être mentalement découpé. Une dynamique, celle de la causalité, et une statique, celle du formel, voire du décoratif. Si l’on ajoute que « motif » prête aisément à jeu de mots avec « émotif », on voit que c’est un terme d’une intéressante étendue.

Dès lors qu’on considère le cinéma comme un art, on y retrouve ces trois sens. Le motif, c’est ce que nous, spectateurs, trouvons dans les films : des arrangements d’images visuelles et sonores, auxquels nous pouvons donner une valeur, une portée, une signification. Le motif est ainsi une « voie pour l’analyse » (leçon 1), un « passeur de style » (leçon 4), avec lequel on peut jouer (leçon 6). Mais c’est aussi, en un sens cette fois génétique, le véritable mouvement créatoriel qui a fait le film exister, sa raison d’être, ses causes profondes, chez l’auteur (leçon 3) ou, plus collectivement, dans les genres (leçon 2). C’est, enfin, un mixte de tout cela, que l’on peut suivre de manière « vagabonde » à travers l’histoire du cinéma : des récurrences, des obsessions, des retours interminables (leçon 5).

On voit l’intérêt de dire « motif » plutôt que « forme », « thème », « élément » ou « fragment » : ce mot ambigu, chargé de sens divers, nous aide à voir les films avec toutes les fibres mêlées de la raison et de l’imagination.

Analyse des films par le conférencier après la projection
Interlude « snack & drink suivi de la projection de : 

Film-phare

NOUS (MENK)

Menk URSS | 1969 | vo | 24’ | De : Artavazd Pelechian

LETTRE À FREDDY BUACHE 

France-Suisse | 1983 | vo | 11’ De : Jean-Luc Godard